VIEILLESSE EN AFRIQUE SUITE...

B-CAUSES ET FORMES DE DEPENDANCE

Les études sur les causes et les formes de dépendance des personnes âgées en Afrique sont rares. Les données précises sur la mortalité, la démographie et la santé des adultes manquent dans plusieurs régions.  Et ceci est encore plus accru pour les personnes âgées. « L’âge au décès est d’autant moins fiable que la personne était âgée au moment de décéder et peu de décès interviennent dans les infrastructures sanitaires. En milieu rural où on retrouve la plupart des personnes âgées du fait des migrations des jeunes vers les villes (…), l’accès aux soins est d’autant plus difficile qu’il s’agit de personnes peu mobiles. En outre, les personnes âgées sont plus tournées vers la médecine traditionnelle et, malade, elles seraient plus encline à rester chez elles pour mourir près de leurs proches»[1].  

Les personnes âgées ont plus de difficultés pour accéder aux soins à cause de leur mobilité réduite, du mauvais état des routes, de l’ignorance, et de la préférence affichée pour la médecine traditionnelle africaine. Quelques études faites sur certaines populations révèlent une dépendance due à des maladies dites de «dégénérescence»,  à des maladies infectieuses, et des troubles nutritionnels. « En Afrique subsaharienne, les personnes âgées semblent toujours victimes de maladies infectieuses (paludisme, tuberculose, sida et infections digestives chroniques) ainsi que de troubles nutritionnels. »[2].

Pour illustrer ces remarques nous pouvons nous appuyer sur deux cas étudiés avec des méthodes différentes.  Celui du village Nlomp au Sénégal, et celui de Bamako au Mali, qui sont respectivement un cas rural et un cas urbain.

1-Nlomp   en zone rurale

La méthode utilisée pour cette étude est la « méthode d’autopsie verbale ». Cette méthode s’appuie sur les sites locaux de suivi démographique qui recueillent les événements démographiques qui surviennent au sein d’une population données tout au long de l’année. Le suivi démographique se fait par des enquêtes répétées à partir d’un recensement initial. La méthode d’autopsie verbale recueille des informations sur les circonstances du décès  d’une personne en interrogeant la famille, les proches ou amis du défunt. Ces informations permettent à un médecin de déterminer les causes du décès.

Mais cette méthode a des limites, parce que le protocole à mettre en place peut varier d’un site à l’autre. Mais, dans la plupart des cas elle est satisfaisante et adaptée. Le Sud du Sahara par exemple est plus concerné par les maladies tropicales et virale (VIH/SIDA)  et présente des configurations variables même dans les pays voisins, ce qui permet d’adapter l’étude à la réalité du pays. Cette méthode permet de savoir les causes des décès (non déclarés) des adultes souvent plus difficiles à déterminer que celles des enfants. Avec cette méthode, les maladies infectieuses, de même que les accidents sont mieux décelés. Elle permet de mesurer le poids des grands groupes de maladie, tels que les maladies respiratoires, cardiovasculaires, digestives dans la population.

Les causes de décès pour les personnes de plus de 60 ans.