AVORTEMENT ET ELIMINATION DU NOUVEAU-NE NON-CONFORME : REGARD ETHIQUE ET THEOLOGIQUE SUR LES PRATIQUES DES SAWA-DOUALA.

Publié le par recherchesenethique

Les pratiques d’avortement ont souvent été faites en Afrique par les femmes, utilisant les produits issus des plantes qu’elles s’appliquent par des méthodes connues dans la tradition et transmises de générations en générations. Mais ces avortements faits en cachette dans le passé sont de plus en plus faits ouvertement non seulement par des méthodes traditionnelles mais aussi par des méthodes biomédicales et souvent dans « les centres de santé ».

Les raisons qui justifient de telles pratiques ne sont pas claires dans la mesure où dans les cultures qui les pratiquent il y a à la fois une vénération de la procréation et l’existence de telles pratiques. Les Etats africains réunis à Maputo au Mozambique, ont crus comprendre le problème lorsqu’ils ont décidé récemment que les femmes ont « le droit d'exercer un contrôle sur leur fécondité; le droit de décider de leur maternité, du nombre d'enfants et de l'espacement des naissances; le libre choix des méthodes de contraception… »[1]. Mais juste après cette adoption il y a eu des manifestations de protestation contre une telle décision.

Outre l’avortement, on peut aussi relever en Afrique et au Cameroun, des cas d’infanticide. Fatou Kiné Camara, enseignante à la Faculté de sciences juridiques et politiques (FSJP) de l’université Cheikh Anta Diop de Dakar signale que « Au Sénégal, ce phénomène (de l’infanticide) s’accentue avec une ampleur remarquable. Dans le rapport annuel sur la situation économique et sociale du Sénégal, les statistiques sur les années de 2003 à 2007 avancent un effectif de 111 cas d’infanticide. »[2]

Au Benin autre pays concerné, l'infanticide rituel est encore pratiqué dans certaines communautés béninoises dont les Baatombu et les Boko. Les raisons pour lesquelles ces communautés continuent d'attacher du prix à une pratique qui consiste à tuer ou à rejeter des enfants pour le simple fait qu'ils sont « mal nés » ou qu'ils ont « mal fait leur dentition », restent encore obscures[3].

Au Cameroun, parlant de l’infanticide, un habitant de Douala disait ceci « Vraiment essayons ensemble d'analyser ce phénomène qui prends de plus en plus d'ampleur au pays… »[4].

S’il est question de santé de la personne comme l’article du protocole de Maputo l’a souligné, on remarque encore aujourd’hui que dans les pratiques traditionnelles de guérison des Sawa-douala, il y a mélange entre techniques rituelles et symboles traditionnels d’une part et les pratiques biomédicales d’autre part. Une telle manière de faire aboutissant à la recomposition des méthodes traditionnelles de guérison, ne montre-t-elle pas que « une incertitude identitaire » affecte autant les membres du groupe que les méthodes de connaissance des guérisseurs eux-mêmes ? Ce qui peut conduire à revoir la symbolique et l’épistémologie sous jacentes à ces pratiques.

Les devins présents aujourd’hui dans la société Sawa-douala, n’ont plus la place qu’ils avaient autrefois dans cette même communauté. « Ils se situent aujourd’hui moins dans l’ordre du lignage ou du village, menacé par la maladie ou le malheur, mais s’adressent plutôt à des individus pris dans l’épreuve de la solitude urbaine, sans pour cela être libérés de la « dette infinie » envers la communauté »[5]. Cette dette, même si cet auteur ne le dit pas, est essentiellement composée du lien culturel de la personne avec l’ancêtre. Les actions du devin ainsi que la manière de recevoir et de percevoir le sens de ces actions, s’enracine dans la relation à l’ancêtre. Il n’y aurait que l’ancêtre pour donner un sens à la vie, c’est par l’ancêtre que le salut semble possible. La question du sens s’inscrit au cœur de celle des pratiques humaines. Est-ce en donnant un sens à ses actions que l’homme donne un sens à sa vie ou l’inverse ?

Si le savoir-faire du thérapeute traditionnel est interrogé sur les plans épistémologique et symbolique, l’homme Sawa-douala est questionné à son tour sur les plans symbolique, éthique de son de sa vie. Les mutations et le contact avec d’autres cultures qui affectent les différents groupes culturels en Afrique n’épargnent ni la médecine traditionnelle ni le sujet bantou. Le devin « vit une légitimité elle-même conditionnée (…). Il n’arrive pas toujours à répondre au pari le plus profond de l’incertitude et de la maladie : la solitude, l’expérience psychique (…), la peur »[6].

La limite constatée des pratiques de guérison du devin, s’exprime par la faiblesse à créer ou recréer le « lien social » brisé. Ceci à cause de l’absence d’une interprétation « actuelle » de la figure de l’ancêtre, qui devrait tenir compte du contexte moderne, et de l’apport de la biomédecine pour soigner. L’ancêtre étant celui qui joue le rôle d’intermédiaire entre Dieu et les hommes en vue du salut de ces derniers, cette figure devrait être redécouverte en tenant compte de sa place et de son rôle prêt de Dieu et prêt des hommes, surtout en contexte de Christianisme pour ceux qui se son convertis.

Une autre raison de la faiblesse à rétablir le lien social, c’est celle qu’évoque Eric de Rosny affirmant que « les devins œuvrent à la réconciliation à leur manière en orientant la colère de leur patients vers la recherche d’un coupable ».[7] Il pourrait donc être intéressant pour la théologie de se saisir de cette figure de l’ancêtre pour tenter de proposer une approche de guérison du mal, de la violence, plus respectueuse de la vie humaine.

L’ancêtre est l’homme modèle de la culture Sawa-douala, mais c’est une modèle qui mis en relation avec l’origine du mal ou de la maladie, dégage plusieurs niveau de compréhension. Si Eric de Rosny affirme que « quand les visiteurs affichent leur identité chrétienne » il se sent « autorisé (…) à renforcer la cohérence du modèle qui correspond à leur profession de foi »[8], c’est bien d’une interprétation qu’il s’agit de faire. Une telle réinterprétation se voudra christocentrique, parce que anthropo-théocentrique.

En présentant le Christ non pas comme un ancêtre ordinaire mais comme le Proto-ancêtre, la médecine traditionnelle ou le savoir-faire traditionnel peut donner un sens nouveau à la vie de ceux qui en bénéficieront. Ce nouveau sens sera celui des liens sociaux mettant un accent sur les pratiques qui s’opposent à la « mort culturelle », opposée à la mort naturelle parce qu’elle est le résultat des rites qui quelquefois diminuent la vie, la force vital des membres du groupe. Les nouvelles pratiques seront celles qui respectent la vie humaine.

En Afrique, et chez les Sawa-douala, La forme actuelle des pratiques traditionnelles de guérison, amènent à s’interroger sur la pertinence tant épistémologique que symbolique de ces pratiques. La constatation d’un « pluralisme médical » rend la question urgente. L’africain membre de la tribu ou du groupe, cherche aujourd’hui à se défaire des lois coutumières de son groupe social, d’où le choix de recourir à d’autres formes de traitements que celles du devin. Par ce choix il atteste de la non-pertinence du modèle de sa tradition, et contracte par la même occasion une dette vis-à-vis de ses ancêtres.

Ainsi, posons-nous la question de savoir quelle médicalisation, quelles pratiques de guérison peuvent être adaptées à cette situation ? Comment la pratique médicale dans le sens large du terme, peut maintenir son efficacité dans un tel contexte sans prêter le flanc à un dualisme médical ? Quels principes faut-il privilégier ?

Si l’africain garde un lien avec l’ancêtre, ne serait ce que par le nom (de la personne ou du clan), et si cet ancêtre est considéré comme un modèle de salut (santé, paix, harmonie) pour lui, comment l’ancêtre modèle peut-il l’aider à trouver la santé ou le salut étant entendu que le modèle qui a fonctionné jusqu’ici « mime la mort » et n’apporte pas la santé et la vie souhaitées? S’il en existe un, comment devrait-il procéder ?

Jésus-Christ, n’est-il pas la réponse à la quête de salut des Sawa-douala dans la mesure où il leur apporte tout ce que peut apporter un ancêtre, et ceci sans « mimer » ou donner la mort aux membres de son groupe, car il est mort pour les hommes et sa mort est pour les chrétiens son engagement à les sauver.

Nous voulons résoudre cette problématique en suivant un plan que nous présentons en trois grands points.

LE PLAN DU TRAVAIL

Dans ce travail nous voulons, tout en suivant une perspective éthique et théologique, réfléchir sur les pratiques d’avortements dans la culture des Sawa-douala et d’éliminations à la naissance des nouveau-nés « non-conformes » aux normes de ce même groupe. Il s’agira de faire ressortir la raison culturelle qui justifie de telles pratiques comme méthodes de guérison du mal ou de la maladie en vue de procurer le salut (santé).

Les méthodes de guérison traditionnelle confèrent le plus souvent une place importante à l’ancêtre du groupe vu comme médiateur entre Dieu (Nyambe) et les hommes. La figure de l’ancêtre en lien avec ces méthodes thérapeutiques, bien que encore importante aujourd’hui aurait du mal à s’adapter aux changements qui affectent la personne et le groupe surtout quant il est question des chrétiens que sont les Sawa-douala. Ce qui, du point de vue d’une théologie chrétienne, nous amènera, à partir de la rencontre de la culture Sawa-douala et de l’évangile, à poser le Christ comme le Proto-ancêtre[9] des Sawa-douala.

  • LA RECHERCHE DE GUERISON EN CONTEXTE SAWA-DOUALA.

Nous montrerons dans cette partie, qu’il existe un savoir faire culturel des Sawa-douala qui leur permet de combattre le mal (maladie). Cette pratique s’appuie sur les valeurs de solidarité, de préservation de la force vitale, et de l’exercice du pouvoir de guérison. Ces valeurs sont liées au concept d’ancêtre.

  • La maladie et la mort sont redoutés en Afrique car ces maux touchent directement la force vitale de la personne individuelle et celle de la communauté.
  • Le combat pour la vie passe par un savoir-faire culturel qui s’appuie sur les rites, les mythes fondateurs, et autres pratiques traditionnelles de guérison au cours desquelles, l’invocation de l’ancêtre, les guérisseurs, les devins, les malades eux-mêmes et leur famille occupent une place importante.
  • Le combat pour la vie, vise la protection d’une certaine « qualité » de vie, mais pas de toute vie. On a par exemple les enfants albinos qui était enterrés dès leur naissance (cf. Journal Les mutations, n° 2716, du mercredi 11 Aout 2010, p.4). Cette pratique se justifie à cause des préjugés de plusieurs sortes. Il en va de même des autres mises à mort d’enfants ou élimination, tels que les jumeaux et les divers avortements provoqués suite au « diagnostic » du devin.
  • De telles pratiques, qui sont en réalité sélectives, sont considérées comme des méthodes thérapeutiques fondées sur les principes d’apaisement de la société ou du groupe dans une perspective holistique (l’homme en lien avec toute sa communauté) et selon un syncrétisme thérapeutique.
  • Il appert donc que les Sawa-douala guérissent le mal en le supprimant et ce, en s’appuyant sur les mythes fondateurs et les rites appropriés. Ces récits parlent du Dieu Créateur (Nyambe), des ancêtres… et mettent en avant les valeurs culturelles : la solidarité, la guérison et la force vitale.
    • Solidarité, hospitalité, communauté. La solidarité est clanique et se fonde sur l’ancêtre initiateur du clan que chacun est appelé à respecter. C’est la personne individuelle qui est appelée à respecter les lois du groupe. C’est dans ce contexte que se comprend la personne. Les individus aujourd’hui, se démarquent des lois de leur groupe. Ce qui réinterroge cette solidarité sur bien des aspects.
    • Le pouvoir de guérir est reçu des ancêtres. Les avortements, les infanticides, et toutes les formes « d’autopsie » traditionnelles faites sur les cadavres font partie des méthodes utilisées. La guérison vise la suppression du mal ainsi que sa prévention. Il y a des conséquences qui demeurent auxquelles il faut remédier. D’où une quête de guérison dans les nouveaux mouvements religieux. Une telle quête est ce que certains auteurs appellent « syncrétisme thérapeutique ou métissage médical ».
    • La transmission de la force vitale se fait en guérissant mais surtout par procréation : La stérilité est combattue, la période de gestation est entourée de bénédiction, mais tous les enfants ne sont pas admis à naitre ! Pour naitre il faut être « conforme » aux normes de la société. La procréation vise la transmission de la vie, mais aussi souvent une quête d’une « immortalité originelle », à travers la progéniture. « Celui qui a des descendants en grand nombre possède la manifestation la plus grande d’ « immortalité », il est re-né dans la multitude de ses descendants et nombreux sont ceux qui se « souviennent » de lui lorsqu’il est mort physiquement et qu’il est rentré dans sa « survie personnelle » ».[10]
  • Les Sawa-douala reconnaissent que la solidarité, le pouvoir de guérir et la fécondité sont des valeurs culturelles qui se transmettent de génération en génération et qui se fondent sur l’esprit de l’ancêtre, le patriarche fondateur de leur clan ou du groupe. Il y a ici, une authentique recherche d’une vie de qualité, recherche qui s’appuie sur les valeurs ci-dessus, prises en compte dans les pratiques de guérison de la personne et du groupe.
  • Mais, par les pratiques de l’avortement et de l’infanticide[11], l’individu semble ne plus s’y retrouver. Depuis 1989 par exemple, le Cameroun a entrepris une refonte de son système de santé. Une place importante est donnée aux soins maternels et néonatals. « …à la suite des théories compréhensives de la déviance, l’existence d’une réglementation relative à la pratique de l’avortement couplé à un contexte de pluralisme médical peuvent justifier la mobilisation des recours thérapeutiques autres que ceux prévus et proposés »[12], d’où une démarcation des comportements. Ce type de comportement remet en question l’idée selon laquelle la décision et la volonté de mener la grossesse à son terme revient au groupe qui lui se fonde sur les valeurs traditionnelles léguées par l’ancêtre fondateur.
  • Il arrive aussi au devin, guérisseur traditionnel d’orienter les personnes malades vers d’autres types de soins que les siens. Cette décision du devin se fonde aussi sur une certaine fidélité à l’ancêtre et au Dieu créateur du monde et qui donne la vie, appelé Nyambe. C’est ce nom que les Sawa-douala donnent au Dieu unique depuis leur réception de l’évangile. C’est le Dieu dont l’ancêtre est l’un des médiateurs pour les hommes.

II – LE PROTO ANCETRE : LE MEDIATEUR POUR LA VIE

Le concept d’ancêtre tel qu’il est utilisé, ainsi que les attentes qui sont réservées à celui-ci comme médiateur, ne conviennent pas à toutes les situations pour lesquelles son intervention est sollicitée. Ce concept convient mieux à Jésus Christ. Celui-ci est le médiateur pour la vie et peut être appelé Proto-ancêtre.

  • L’évangélisation et la conversion des Sawa-douala au christianisme, bien que n’ayant pas adoptée entièrement cette dénomination de Dieu, l’a tout de même reconnu comme authentique. Donc les Sawa-douala devenus chrétiens appellent le Dieu unique, Père de Jésus-Christ Nyambe.
  • Cette appellation, pour les Sawa-douala et les populations voisines est la meilleure appellation de Dieu. Malgré la présence de certains comportements qui les invitent à une conversion profonde au Christ, les Sawa-douala chrétiens, reconnaissent que c’est Nyambe, le Dieu unique de la révélation chrétienne qui est aussi leur Dieu, en lieu et place de Loba comme le pensaient certains missionnaires.
  • La recherche d’une vie solidaire, d’une vie sans maladie(ou sanguisè =salut), d’une progéniture nombreuse (fécondité) ; sont des valeurs promues et encouragées pour lutter contre le mal. La mort est le plus grand mal à combattre d’où la recherche d’une immortalité. La mort est « l’arrêt de toute vie sociale».
  • Pour les Sawa douala et même pour d’autres groupes voisins, comme les Bafia, l’établissement des valeurs et la lutte contre la mort passe par des actions qui consistent à « mimer la mort ». Mimer la mort ici c’est « le fait que la société se représente la mort, la mime, la joue ».[13]
  • Les pratiques de guérison, les rituels et les sacrifices sont réalisés en se référant à l’ancêtre, le fondateur du groupe ou du clan. Le procédé par lequel les Sawa-douala miment la mort, leur est conféré ou suggéré par l’ancêtre qui pour eux est l’intermédiaire entre les membres du groupe et Dieu ou Nyambe.
  • Il arrive que les rituels de « mise en scène » (mime) de la mort ou « mort culturelle » entraine dans certains cas « la mort naturelle ». « Comme par autoflagélation, pénitence, mortification, pour se punir de leur finitude, les survivants vont à leur tour « mourir » à deux reprises mais d’une mort volontaire, contrôlée, parce que culturelle, contrairement à l’autre [mort naturelle] dont la maitrise leur échappe »[14].
  • La mise à mort, la mise à l’écart, l’élimination, commanditée par l’ancêtre considéré comme un médiateur, un intermédiaire entre Dieu (Nyambe) et les hommes ; pose problème comme solution contre le mal dès lors qu’on se situe en christianisme.
  • Les Sawa-douala chrétiens affirment adorer le Dieu unique et père de Jésus-Christ, Fils unique de Dieu, alors que la médiation dont ils continuent de se servir fait peu cas de Lui. Cependant, celle-ci prend en compte un savoir-faire technico-culturel qui élimine le mal en essayant de le supprimer alors que d’autres maux peuvent surgir sous d’autres formes, par exemple les angoisses, les incertitudes de la vie future, la perte d’espérance.[15]
  • Les pratiques culturelles qui produisent « la mort culturelle » telles que les rites de grossesse par exemple ont pour but de pré-socialiser le futur enfant. Lorsque certaines pratiques rituelles et culturelles sont faites sur un adulte c’est pour le resocialiser, refaire les différents liens que la personne entretient, dans la situation normale avec le cosmos. Mais si elles vont jusqu’à donner la mort, elles apparaissent comme «anti-culturelles» pour l’homme considéré comme un vecteur de cette culture. « La culturalisation de la mort la joue, la reproduit, en fait un événement non subi, supportable parce qu’à la dimension des institutions inventées (…). Simuler la mort en l’introduisant dans le corps culturel est une manière de la connaître, de la reconnaître, de la gérer »[16]
  • « La mort culturelle » qui est le fait de « ramener la mort à hauteur d’homme » fonctionne dans cette culture comme une négation de la négation, dans le but d’obtenir le positif. En d’autres termes, la mort culturelle est une manière de nier, de combattre la mort naturelle considérée comme la grande négation de la vie. Ce procédé vise à reconquérir une immortalité perdue, elle vise par ce moyen à obtenir la santé (sanguisè) ou le salut.
  • Agir négativement (étant entendu que mimer la mort ou la donner peut conduire au même résultat négatif) pour produire le positif, c'est-à-dire la vie, tout en établissant le lien avec le Dieu unique par l’intermédiaire des ancêtres, renvoie à une autre question.

  • Dès lors que l’on se réfère au christianisme, la question est de savoir quelles pratiques spirituelles et techniques faudrait-il utiliser pour maintenir, conserver et améliorer la vie donnée par Dieu créateur et Père de Jésus- Christ ? Si Nyambe est ce Dieu, Père de Jésus-Christ, qui crée le monde et donne la vie aux hommes, toute pratique traditionnelle ou moderne visant à la protection, au respect de cette vie devrait être fidèle à Lui.

  • Comment Dieu en Jésus-Christ peut-il permettre de comprendre, les situations humaines telles que la maladie, la souffrance, la non-conformité, la mort, qui réduisent la force vitale, des hommes ou du groupe.
  • Le fait pour l’homme Sawa-douala chrétien, de continuer à se fier à la médiation d’un ancêtre dans sa relation avec Dieu (Chrétien), lorsqu’il est confronté à de telles situations, nous appelle à une réinterprétation du concept d’ancêtre.
  • Les Sawa-douala, comme les autres bantous ont des critères précis pour conférer à un homme le titre d’ancêtre. Parmi ceux-ci on retrouve la descendance nombreuse (procréation et fécondité), une longue vie (guérison et bonne santé), une pratique de la solidarité envers tous et la capacité à apaiser les tensions.
  • Ces critères sont tous centrés sur l’importance de la vie. L’ancêtre est celui dont la longue vie menée sur la terre est source de bénédiction, parce que son esprit inspire sa descendance, pour cela il devient un modèle pour les hommes devant Dieu.

Le modèle appelle une interprétation : « C’est sur le terrain du modèle particulier auquel se réfère chacun de mes visiteurs que je me sens appelé à exercer les yeux. (…) Je ne présente pas le modèle traditionnel comme méprisable (…) Quand les visiteurs affichent leur identité chrétienne, je me sens autorisé et même invité à renforcer la cohérence du modèle qui correspond à leur profession de foi »[17]. Cette affirmation de Eric de Rony qui a réfléchit sur cette pratique de guérison chez les Sawa-douala nous donne à penser que le modèle est à interpréter.

III-HERMENEUTIQUE ETHIQUE ET THEOLOGIQUE SUR LA PLACE DU CHRIST DANS LES PRATIQUES DE GUERISON.

Considérer le Christ comme Proto ancêtre ne suffit pas pour faire un lien de conversion à Lui, car les pratiques de guérison répondent souvent à des besoins culturels d’un groupe humain bien situé dans le temps et l’espace. Il s’agit dans cette partie de prendre en compte cette insuffisance. Elle appelle à saisir la sens de la vie, émergent de la rencontre du Christ avec les pratiques de guérison des Sawa-douala.

  • Si les Sawa-douala sont à la recherche de la Vie et de l’immortalité, n’es-ce pas une telle mission que Jésus-Christ a accomplie pour les chrétiens ? Le désir des hommes d’avoir la vie sans fin, a été comblée pour les chrétiens par Jésus-Christ Fils de Dieu venu dans le monde pour guérir et sauver les hommes de la mort.
  • Par la venue de Jésus dans le monde, les hommes reçoivent la vie en abondance. C’est par/en lui que toute solidarité, toute guérison, et toute quête de santé (salut) trouvent leur achèvement : le salut est donné par Jésus Christ.
  • En réalisant cette mission salvatrice, Jésus- Christ apparaît non pas comme un ancêtre, car l’ancêtre n’est pas le principal médiateur entre Dieu et les hommes, mais l’un des médiateurs.
  • Jésus-Christ mériterait d’être appelé Proto-ancêtre, celui qui donne la vie à tous les hommes y compris les ancêtres Sawa-douala. L’évangile de la vie nous révèle en Jésus-Christ un tel caractère salvateur.
  • Le salut peut être envisagé sous l’angle d’une réflexion théologique et chrétienne sur le rapport entre l’homme dans sa quête de santé et la réponse de Dieu en Jésus-Christ, comme celui qui guéri. La guérison qu’apporte Jésus s’adresse à tous les hommes.
  • Jésus est à la fois créateur (Jn1, 3), médiateur, centre et fin de la création (1Co 8,6), car tout fut crée pour lui (Col 1, 16). Jésus-Christ compris comme le principe de la création rassemble tous les hommes en lui et est le prototype de la solidarité. Il est l’image du Dieu invisible (Col 1, 15; Jn 14, 9), et le premier-né de toute créature.
  • Jésus Fils de Dieu, est livré par le Père pour tous les hommes (Rom 8, 32) en vue du salut. Donc la personne de Jésus ne peut être séparée de la rédemption et de l’incarnation. Par conséquent le salut qu’apporte Jésus ne peut se comprendre qu’à l’intérieur des relations trinitaires. Ainsi lorsque le sauveur assume l’humanité, il donne ainsi le salut à tous les hommes tout en les valorisant car il est le verbe de la vie.

  • Jésus-Christ, verbe de vie (1Jn 1,1) pourrait être présenté comme celui par qui la fécondité s’épanouit, il est aussi le prince de la vie (Ac 3, 15). Son incarnation qui accomplie de la volonté du Père (Nyambe) n’ignore pas que « par la procréation, l’homme rend honneur à ceux qui l’on précédé(…) selon l’injonction bien connue : ‘tu honoreras ton père et ta mère’ ou selon une formulation voisine : ‘tu rendras un culte à tes ancêtres’ »[18].

  • L’incarnation du Fils de Dieu prend donc en compte cet « impératif éthique » ou « ordre divin » lorsqu’elle présente Jésus comme le Proto-ancêtre qui accompli la volonté de Nyambe, celle de faire naitre les hommes à la vie éternelle. L’unification et l’harmonisation de la création qui se font dans le Christ, ouvrent la vie présente des hommes à la vie éternelle. Le présent de la vie quotidienne a déjà une ouverture eschatologique.
  • La réflexion théologique pourra donner de comprendre comment Dieu entre dans l’histoire humaine et comment une réalité finie, en l’occurrence celle de l’homme, est aussi la réalité même de Dieu. La guérison de l’homme passe aussi par un tel abaissement de Dieu.
  • Par le pouvoir de guérison que détient Jésus (médecin des corps et des âmes) il est le Proto-ancêtre, car son pouvoir est supérieur à celui du simple ancêtre.
  • La guérison qu’apporte le Christ à l’homme Sawa-douala chrétien, est la libération contre toute force qui tendrait à diminuer sa « force vitale». Cette libération transforme l’homme Sawa-douala et lui donne d’être collaborateur de Dieu dans son œuvre de création en se servant de son savoir-faire, œuvre de sa culture bantou[19].
  • Ce savoir-faire culturel apparaît chez les Sawa-douala comme moyens par lesquels ils pratiquent le respect de la vie. Ces moyens peuvent servir « d’intermédiaires » à l’annonce de l’évangile. L’évangile de Luc par exemple insiste sur les intermédiaires auxquels Dieu recourt et sur ceux dont les chrétiens du temps de Jésus et des apôtres se servent pour annoncer l’évangile[20].
  • La prise en compte de la dimension historique de l’homme sauvé par la Christ, dévoile l’intention plus globale de souligner la présence et le caractère opératoire des médiations dont le savoir-faire des Sawa-douala est une des formes.

Pour réaliser ce travail, quelle méthode peut-elle être proposée ?

METHODOLOGIE

Pour réaliser ce travail, nous nous proposons de nous rendre au Cameroun, dans la ville de Douala où habitent le grand nombre des membres Sawa-douala et d’autres villes importantes du Cameroun, afin de recueillir les informations permettant de localiser l’aire géographique du groupe Sawa-douala et les groupes ethniques qui le constituent. Cette délimitation se fera avec l’aide des ethnologues en tenant compte des mutations actuelles qui affectent tous les peuples du monde.

Une raison majeure de la présence sur le terrain repose sur la nécessité de réaliser des enquêtes de terrain[21]. Celles-ci se feront en interrogeant des hommes et des femmes en âge de procréer ainsi que ceux ayant une progéniture, de même que les devins guérisseurs traditionnels, les malades guéris et les médecins en services hospitaliers. Elles viseront à déceler les raisons d’un recours à l’une ou l’autre médecine, les conséquences sur les personnes qui en bénéficient soit pour l’avortement soit pour « éliminer du groupe » un enfant « non-conforme», soit pour la guérison d’une maladie quelconque, ainsi que la clarification des normes dont la culture fait référence pour son identité.

Nous procéderont par la suite à une analyse critique des résultats obtenus suivie d’une interprétation éthico-théologique.

La bibliographie qui accompagnera ce travail sera complétée par la suite. Mais pour l’instant, y figurent quelques titres.

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Le savoir médical endogène Leele : cas de réduction des fractures, Kinshasa: Université de Kinshasa, 2005.- iii-101 p. Mémoiree, Licence, Anthropologie, Université de Kinshasar, Faculté des Sciences Sociales, Administratives et Politiques, Département de Sociologie et Anthropologie, 2005.

SAWADOGO Natéwindé,

Problématisations de la maladie de l'enfant et concurrences dans l'espace thérapeutique à Lougsi, Burkina Faso : histoire sociale de l'usage de la maladie dans une société lignagère, Dakar: Université Cheikh Anta Diop de Dakar, 2006.- v-137 p. Mémoire,DEA, Université Cheikh Anta Diop de Dakar, Faculté des Lettres et Sciences Humaines, Département de Sociologie, 2005-2006.

SOCPA Antoine,

Les pharmacies de rue dans l'espace médical urbain : émergence et déterminants des stratégies

informelles d'accès aux médicaments à Douala (Cameroun), Yaoundé: Université de Yaoundé I, Novembre 1995.- xi-249 p. Thèse, Doctorat 3e Cycle, Anthropologie, Université de Yaoundé I, Faculté des Arts, Lettres et Sciences Humaines, Département de Sociologie et Anthropologie, 1995.

SITES INTERNET

BADJANG ba NKEN, CT, Avortement: remue ménage autour du protocole de Maputo, http://www.237online.com/20090713969/Actualites/Environnement/avortement-remue-menage-autour-du-protocole-de-maputo.html.Mise à jour le Lundi, 13 Juillet 2009 07:05.

Infanticide au pays sur : http://www.bonaberi.com/forum/viewtopic.php?t=2830&sid=4ad3328221c21129d376c65e97f2beda, le 01/10/2010, à 16H23’.

L’interdiction de l’IVG pousse les femmes à l’infanticide, http://www.afriqueredaction.com/article-l-interdiction-de-l-ivg-pousse-les-femmes-a-l-infanticide-dit-une-juriste-54120927.html. 17/07/2010 15:06 GMT.

[1] Cf. Article 14: « Droit à la santé et au contrôle des fonctions de reproduction ». Adopté le 11 juillet 2003, lors du second sommet de l'Union africaine à Maputo, au Mozambique, le Protocole exige des gouvernements africains l'élimination de toutes les formes de discrimination et de violence à l'égard des femmes en Afrique et la mise en œuvre d'une politique d'égalité entre hommes et femmes.

[2] http://www.afriqueredaction.com/article-l-interdiction-de-l-ivg-pousse-les-femmes-a-l-infanticide-dit-une-juriste-54120927.html. 17/07/2010 15:06 GMT.

[3] ADOUKONOU Yélognissè Vitalien Raoul, Contribution aux stratégies de communication pour l'éradication de l'infanticide rituel en milieu baatonu de Bori, commune de N'Dali, Université d’Abomey-Calavi, Faculté des Lettres, Arts et Sciences humaines, département des Sciences du langage et de la communication, Mémoire de maitrise, 2006-2007.

[4]http://www.bonaberi.com/forum/viewtopic.php?t=2830&sid=4ad3328221c21129d376c65e97f2beda, le 01/10/2010, à 16H23’.

[5] Roberto Beneduce, soigner l’incertitude au Cameroun dans Ludovic Lado dir), Le pluralisme médical en Afrique. Colloque international de Yaoundé (3-5février 2010), Yaoundé-Paris, Presses de l’Université Catholique d’Afrique centrale, 2010, p. 101.

[6] Idem, p. 126.

[7] Eric de Rosny, La Nuit les yeux ouverts, Paris, Seuil, 1996, p. 257.

[8] Eric de Rosny, La Nuit les yeux ouverts, Op.cit, p. 222.

[9] Le concept de Proto ancêtre a déjà été utilisé par Benézet Bujo. Nous voulons partir de ce concept appliqué au Christ en morale, pour repenser la salut chez les sawa à partir des pratiques de guérison. Le concept se trouve dans son livre Afrikanische Théologie in irhem gesellschaftlichen Kontext. Juvenal Ilunga Maya, affirme que « attribuer à Jésus le titre de « proto-Ancêtre » signifie que qu’il est à considérer comme le premier de tous les ancêtres ». cf. Bénézet Bujo. Eveil d’une pensée systématique et authentiquement africaine, dans Théologie africaine au XXIème siècle. Quelques figures. Volume I. Fribourg, Editions universitaires de Fribourg suisse, 2002, p. 128.

[10]John Mbiti, Religion et philosophie africaines, Clé, Yaoundé, 1972, p. 152. Voir aussi dans l’article, Théodore Tsala, « Mœurs et coutumes des Ewondo », Etudes camerounaises n°56, IFAN, Yaoundé, 1958, p. 11-12. Les Ewondo sont un groupe Bantou voisin du groupe Sawa-douala.

[11] L’infanticide est une pratique elle aussi très courante aujourd’hui au Cameroun, en témoigne cette affirmation sur le site internet dédié à un quartier de Douala « Mais, ce ki [qui] me frappe le plus ici c'est au niveau du volet social où en moins d'un mois, on parle de plus en plus D'INFANTICIDE (tuer son enfant après la naissance). Je ne m'attarderais pas sur les méthodes qu'emploient les concernées mais, sur ce ki [qui] les pousse à le faire ». cf. Infanticide au pays sur : http://www.bonaberi.com/forum/viewtopic.php?t=2830&sid=4ad3328221c21129d376c65e97f2beda, le 01/10/2010, à 16H23’. Cette remarque reflète bien la pratique récurrente de la mise à mort du nouveau né ou de son abandon dans la rue ou dans la poubelle.

[12] Solange Ngo Yebga, Contexte de pluralisme médical au Cameroun, dans Ludovic Lado (dir.), Le pluralisme médical en Afrique. Colloque International de Yaoundé (3-5 février 2010), Yaoundé-Paris, Presses de l’ UCAC-Karthala, 2010, p. 362.

[13] Mbondji Edjenguélé, Morts et vivants en négro-culture. Culte ou entraide ?, Yaoundé, Presse universitaire de Yaoundé, 2006, p.125.

[14] Mbonji Edjengélé, Morts et vivants en négro-culture. Culte ou entraide ?, Op. Cit., p. 125.

[15] Idem, p.126.

[16] Ibidem.

[17] Eric de Rosny, La nuit les yeux ouverts, Paris, Seuil, 1996, p. 219-222.

[18] Marie-Jo Thiel, Du désir d’enfant à l’enfant désiré, dans Revue des sciences religieuses 68 n°1 (1994), p. 97.

[19] Alexandre Ganoczy, Homme créateur, Dieu créateur, Paris, cerf, 1979, p.141.

[20] François Bovon, L’œuvre de Luc. Etudes d’exégèse et de théologie, Paris, Cerf, 1987, p. 182.

[21] Le type d’enquête et la formulation du questionnaire seront décidés ultérieurement en lien avec des enseignants spécialisés dans le domaine.

[22] Conseil pour le développement de la recherche en sciences sociales en Afrique. Cet organisme basé à Dakar décrit sa mission comme suit « , la facilitation de la recherche multidisciplinaire, la promotion de publications issues de la recherche, le renforcement des compétences des chercheurs africains de tous niveaux grâce à un solide programme de formation, la promotion du principe de liberté académique, et la création de multiples forums d’échanges et d’informations entre chercheurs africains. »

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